10 May La Qualité de vie au travail (QVT) dans les négociations annuelles obligatoires. Opportunité ou contrainte ?
Le processus d’intégration de la QVT (qualité de vie au travail) au cœur du management des organisations se poursuit. Elle figure désormais dans le code du travail à l’Article L2242-8 qui précise que la QVT et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes font partie des obligations de négociations annuelles au même titre par exemple que la rémunération. L’article suivant L2242-9 prévoit des sanctions en cas d’absence de négociation. Faut-il y voir une opportunité ou une nouvelle contrainte ?
La QVT au cœur du dialogue social et de la performance
En intégrant la notion de Qualité de Vie au Travail (QVT) dans le code du travail, la loi poursuit un processus initié en 2004 par les accords interprofessionnels sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, sur le stress au travail (2008), sur la prévention du harcèlement et de la violence (2010) et qui aboutit à l’accord global sur la QVT (2013). Ce dernier met l’accent sur les bénéfices partagés de bien-être, de santé au travail et de compétitivité, étayés par de nombreuses études portant sur la créativité, la productivité, les ventes, les coûts cachés, l’engagement, la motivation (INRS, sécurité social, Harvard, …). En intégrant la QVT dans la loi via le dialogue social, le législateur propose aux employeurs et aux instances représentatives un sujet fédérateur, capable de faire converger les préoccupations et les intérêts des uns et des autres. C’est mettre encore un peu plus en avant l’idée que la croissance et le progrès social sont de la responsabilité de l’entreprise, qu’ils passent par le dialogue et la collaboration. Tout le monde y gagne.
Comment en faire une opportunité de compétitivité
Mais pour cela, les politiques QVT ne doivent pas se limiter aux thèmes définis dans la loi : égalité professionnelle, équilibre de vie personnelle et professionnelle, travailleurs handicapés, déconnexion, discrimination et droit d’expression des salariés. Elles doivent intégrer l’ensemble des thèmes de l’Accord national interprofessionnel sur le QVT de 2013 qui permettent véritablement de conjuguer bien-être au travail et performance, en intégrant les problématiques d’organisation du travail : « La démarche d’amélioration de la qualité de vie au travail regroupe toutes les actions permettant d’améliorer les conditions d’exercice du travail résultant notamment des modalités de mise en œuvre de l’organisation du travail, favorisant ainsi le sens donné à celui-ci… ».
Il revient maintenant aux organisations de définir des plans d’action et de les évaluer dans une démarche de progrès continu. Mais pour transformer la contrainte en opportunité, elles devront articuler leur politique QVT avec leur stratégie de développement. Ainsi la politique QVT devient d’une part un des objectifs de l’organisation et d’autre part un moyen d’atteindre ses objectifs stratégiques et opérationnels.